Homophobie, S. témoigne
Homophobie, racisme, S. témoigne.
Je subis de l’homophobie ordinaire, souvent. Parce que en 2024 les discriminations sont plus présentes que jamais dans un climat de haine ambiante. Mais ce témoignage va être celui qui rythme encore aujourd’hui mes séances psy 5 ans après.
Je suis queer et racisée maghrébine. J’ai grandi en cachant ça à ma famille pour des raisons culturelles.
J’ai fais un BTS à la suite de mon lycée, j’étais très bonne élève. Celui-ci était en grande majorité composé d’hommes cis 25/3. J’ai subi du harcèlement par un groupe de 4 d’entre eux pendant 2 ans à l’intersection de l’homophobie et du racisme. A l’époque j’avais un compte Twitter public et j’y postais régulièrement des contenus militants sur la communauté LGBTQIA+ . Ce groupe ne m’aimait pas pour je pense ce que je pouvais dégager (pourtant je n’étais pas « out » auprès d’eux (sûrement un moyen de me protéger déjà à l’époque) et un jour ils sont tombés sur ma page. Je crois que c’était le jackpot pour eux.
Ma classe a décidé de faire un père noël mystère la veille des vacances pour «souder » celle-ci. L’un d’entre eux avait mon nom. J’ai reçu un triangle rose. Je suis tombée de haut. C’était violent et humiliant. Le triangle rose qui rappelle un moment horrible de l’histoire et devant tout le monde. Je me suis sentie en danger tout le reste de ma scolarité. Je n’ai jamais porté plainte sûrement parce que hormis mes ami.es personne n’a réagi, j’ai pensé que la police ne ferait pas plus, peut-être à tort je ne sais pas. Et puis ça signifiait aussi pour moi l’obligation d’en parler à mes parents et la peur du coming out forcé était plus violente que tout le reste dans mon esprit.
Aujourd’hui j’en parle parfois parce que j’ai 5 ans de plus, parce que je suis à l’aise désormais avec la personne que je suis et que je milite activement pour que ce genre d’acte n’existe plus. Parce que la jeune que j’étais ne méritait pas ça et donc parce que les jeunes queers, les jeunes personnes racisées n’ont pas a subir la peur d’aller à l’école, le harcèlement au même titre que d’autres violences.
Voici mon témoignage, il n’est pas marrant mais il est sincère, nos vies comptent, la lutte est importante pour nos générations et les suivantes.
Un grand merci à S. pour son témoignage à cœur ouvert.
La lutte continue, gardons la tête haute et soyons fiers.ères de nos identités.
My Frenchie Tomboy soutient à chaque instant la communauté en partageant des histoires de vies, des parcours parfois semés d’embûches.
Si le coeur vous en dit envoyez nous vos témoignage sur myfrenchietomboy@gmail.com
Vous pouvez à tout moment découvrir ou redécouvrir nos collections aux couleurs de nos belles fiertés.
Je vous dis à très vite.
Amandine